Comprendre à quoi sert un RSL, un MARD, leurs avantages et leurs inconvénients.

Qu’est-ce qu’un RSL ?

Un RSL (Reserve Static Line), c’est un système qui vise à ouvrir la réserve de manière automatique (c’est à dire sans action poignée) lors d’une libération, grâce à une sangle reliant les élévateurs de la voile principale à l’aiguille de fermeture du conteneur de secours.

En anglais, Static Line, c’est le nom qu’on donne aux ouvertures automatiques.

Les termes Stevens, Collins lanyard, LOR, sont parfois utilisés : ce sont les noms de “marques” de RSL créés par différents inventeurs / constructeurs.

A quoi sert un RSL ?

Système 3 anneaux d’un sac tandem, équipé d’un RSL (sangle avec attache rapide jaune)

Qu’est-ce qu’un MARD ?

Un MARD (Main Assisted Reserve Deployment), c’est un type de RSL qui utilise la principale pour accélérer le déploiement de la réserve. Le Skyhook est un modèle de MARD, conçu par UPT (Vector), comme le Ace, le Air Anchor, le Boost, le Mojo ou le Trap sont les MARD d’autres fabricants de sac-harnais.

A quoi sert un RSL ?

Pourquoi déconnecter son RSL ?

Sac dépourvu de RSL : l’aiguille de fermeture du secours est reliée à la poignée secours

A quoi sert un RSL ?

Le but d’un RSL, c’est de raccourcir le temps entre l’action de libération de la principale et l’ouverture du secours.

Ça économise de l’altitude, ça sauve des vies, car il y a eu et il y a encore parfois des morts à cause d’une ouverture trop tardive de la voile de secours.

Les RSL ont sauvé beaucoup de parachutistes.

Sac équipé d’un RSL : l’aiguille de fermeture du secours est connecté à l’élévateur par la sangle en spectra blanc

Pourquoi déconnecter son RSL ?

Le problème d’un RSL, c’est que lors de certaines interférences « non standard », on va parfois préférer ne pas avoir le secours qui sort tout de suite.

Par exemple, quand la voile principale est accrochée à quelque chose en plus du système 3 anneaux :

  • une partie du corps
  • un appareil de prise de vue ou les éléments permettant de le fixer
  • une partie du sac (par exemple une suspente prise dans un rabat)
  • un autre parachutiste (en cas d’ouverture intempestive ou de collision sous voile par exemple)

Sac équipé d’un MARD (cordelette rouge en haut à droite)

RSL On ou Off : comment choisir ?

En fonction de sa pratique et de son expérience, il est important que chacun réfléchisse à la configuration qui fait le plus de sens pour lui, et qu’il n’hésite pas à la remettre en question selon l’évolution de sa pratique ou lors de certains sauts spécifiques.

Ainsi, les pratiquants de voile-contact vont souvent choisir de bannir les RSL, car leur risque de PDS avec circonstances « non-standard » est très élevé.

Au contraire, un pratiquant peu expérimenté, sautant sans caméra, verra sans doute beaucoup d’avantages à avoir un RSL, et à fortiori un MARD.

Pour vous aider dans vos choix matériels, voici certains éléments que vous voudrez peut-être prendre en compte, pour objectiver le niveau de danger associé au saut que vous vous apprêtez à faire :

  • hauteur d’ouverture prévue / risque d’ouverture basse AVANT l’incident
  • équipement personnel augmentant le risque d’interférence avec la voile principale (caméra, perche, newton)
  • équipement personnel augmentant le risque de mauvaise ouverture sans interférence (track pant, wingsuit)
  • utilisation d’objet exotique dans le saut (tube, drapeau, objet gonflable, frigo, voiture, etc…)
  • nombre de personnes dans le saut
  • taille de voile / charge alaire
  • expérience personnelle
  • expérience des autres sautants
  • atterrissage dans l’eau

Cette liste n’est pas exhaustive ou omnisciente, n’hésitez pas à y ajouter ce qui vous paraît pertinent pour bâtir votre check-list personnelle.

Répondre aux questions ci-dessus vous permettra d’objectiver les risques particuliers à vos sauts. 

Beaucoup de réponses seront apportées par différents biais, comme remonter les hauteurs d’ouverture, limiter le nombre de sautants ou imposer une expérience minimale, par exemple, et les éléments de sécurité seront rappelés dans un briefing avant le saut.

Mais, comme le risque zéro n’existe pas, il se pourrait quand même que vous ayez besoin de libérer ! 

Répondre aux questions de la liste vous aidera donc également à évaluer le besoin que vous estimez le plus important : avoir besoin d’un secours qui s’ouvre vite, ou avoir le choix de temporiser cette ouverture ?

Note très importante :

  • Si vous choisissez de débrayer votre RSL, assurez-vous que vous le faites correctement et que vous rangez les éléments de connexion de manière sécurisée sur votre harnais. Référez-vous au manuel du constructeur, et demandez de l’aide à des personnes qualifiées au moindre doute et/ou si vous êtes inexpérimenté. Le copain de passage n’est pas, à priori, une personne qualifiée, même s’il lit assidûment nos articles 😉
  • Vérifiez l’embrayage/le débrayage de votre RSL à chaque étape de votre journée (au début de la journée, au moment de s’équiper, avant l’embarquement, avant le saut et après le pliage)
  • Toute modification de votre séquence d’extraction du secours (ajout ou retrait d’un RSL) n’est pas sans impact sur vos procédures de sécurité : vérifiez que vous savez quoi faire dans les différents scénarios, et répétez l’ensemble de vos gestes très régulièrement pour créer les bons automatismes.

Dans tous les cas, prenez du temps pour mener ses réflexions suffisamment en amont, afin d’avoir tous les éléments en tête le jour J.

Vos procédures de sécurité évoluent avec votre matériel : vérifiez qu’elles sont bien à jour, que vous les répétez souvent et que vous les travaillez dans divers scénarios.


Prenez soin de vous et faites de bons sauts !!

Aozora


L’avertissement qui tombe sous le sens pour les gens normaux, mais comme vous êtes assez tarés pour vous jeter d’un avion qui fonctionne très bien :

L’ensemble de ces articles a pour vocation de vous apporter des explications simples sur le matériel et son fonctionnement.
Ils ne substituent en aucun cas aux formations délivrées par les écoles et les fédérations, ni aux instructions des fabricants.
Avant d’intervenir sur votre matériel, assurez-vous d’en avoir les compétences ou rapprochez-vous des personnes qualifiées (moniteur, plieur, réparateur).
Si vous êtes encore jeune parachutiste, votre curiosité est la bienvenue, mais vérifiez auprès de moniteurs qualifiés que vous comprenez bien de quoi il retourne avant d’envisager de changer vos pratiques.

Nous sommes convaincus que la connaissance est une force pour l’homme et son émanation sacrée, le parachutiste ! Mais pour leur survie, le sens critique est indispensable : exercez les deux avec sagacité !

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